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Plaidoiries admirables des avocats de la famille Beltrame au procès des attentats

By 18 février 2024février 23rd, 2024Actualités
Thibault de Montbrial

Le 16 février 2024, au 20ème jour du procès des attentats de Carcassonne et Trèbes, une semaine avant le verdict, les avocats des parties civiles ont plaidé devant la cour d’Assise de Paris.

Vous pouvez retrouver le détail du procès sur le LIVE du site de l’Indépendant. Nous vous présentons ici plus précisément des extraits des plaidoiries des avocats de la famille Beltrame, par Maître Montfort et Maître de Montbrial.

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Maître de Montbrial, avocat de Nicolle, Damien et Cédric Beltrame

Me de Montbrial est un spécialiste reconnu de l’islamisme et du terrorisme en France.

Arnaud Beltrame avait lui même compris le danger pour notre pays de cette idéologie mortifère qui gangrène le pays et s’attendait d’ailleurs spécifiquement à un attentat dans un grand magasin.

Me de Montbrial commence par rappeler ce fait de société et dénonce d’emblée la théorie du loup solitaire : « Les terroristes ne peuvent pas agir sans l’aide du deuxième cercle. Nous sommes 6 ans après les faits qui nous occupent, presque 10 ans après ceux du 13 novembre et l’islamisme est en progression. Vous jugez, procès après procès, et paradoxalement en dehors de la salle d’audience cette idéologie a pignon sur rue.»

Comme l’ont souvent précisé la maman et les frères d’Arnaud Beltrame, il réfute aussi l’idée du sacrifice d’Arnaud Beltrame pour rappeler qu’il s’est substitué à l’otage Julie avec la volonté de l’emporter et qu’il est mort en combattant: « Nous pourrions disserter à l’infini sur le geste d’Arnaud Beltrame. Arnaud Beltrame ne s’est pas sacrifié. C’est une facilité de langage qu’on comprend mais ce qui l’a mû, a déterminé à avancer c’est sans doute et tout le montre, sa certitude qu’il allait prendre le dessus. Il allait entrer dans un combat dont il allait sortir vainqueur. Il dit « vous savez qui je suis », le négociateur répond « oui ». On peut penser que c’est un dialogue anodin. Mais ça veut dire « je sais que tu es un gendarme, que tu as fait partie de l’escadron des parachutistes de la gendarmerie, que tu es allé en Irak, expert en Krav-Maga, que tu connais le terrorisme, le djihadisme, ton ennemi » C’est ça qu’on a en 4 mots. Combat il va y avoir. Il va y avoir 12 minutes, desquelles en dépit de l’audio terrible nous avons assez peu de choses. Mais il s’est battu comme un lion et ne s’est pas sacrifié

La grande inconnue des derniers moments et que le procès n’a pas forcément éclairé sont ces 10 longues minutes entre l’ordre d’assaut et l’entrée du GIGN dans la salle. C’est une des questions que Nicolle soulève dans son livre « C’était mon fils« . Me de Montbrial l’évoque aussi dans sa plaidoirie : « Le dernier acte de la tragédie c’est le dernier ordre, cet assaut dont nous savons qu’il a été crié deux fois au début, répété à deux reprises, avec une faiblesse croissante.»

Il conclue enfin en rappelant la grandeur de l’acte d’Arnaud Beltrame : « Arnaud Beltrame n’est pas allé au combat par gloriole mais parce qu’il a prêté serment de défendre la population française, le drapeau. Et c’est ce qu’il a fait le 23 mars. N’oublions jamais Arnaud Beltrame, il est l’honneur de la France