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Au procès Greenpeace – EDF à Cherbourg-en-Cotentin, joute autour de la dissuasion

By 9 avril 2024avril 10th, 2024Actualités
centrale nucléaire

@Pexels

Le procès de l’intrusion sur le site de l’EPR de Flamanville, le 31 mars 2022, par quinze militants de Greenpeace s’est ouvert ce mardi 9 avril 2024, au tribunal de Cherbourg. Le jugement sera rendu le 14 mai.

La météo qui règne sur Cherbourg-en-Cotentin ce mardi 9 avril 2024 au matin ressemble à s’y méprendre à celle qui régnait sur Flamanville le 31 mars 2022. Vent, pluie glaciale, de quoi remettre en condition les quinze activistes de Greenpeace France qui, voilà deux ans, avaient perturbé le fonctionnement du chantier de l’EPR de Flamanville, et qui comparaissaient donc pour ces faits devant la justice cherbourgeoise.

Une cinquantaine de militants antinucléaires de divers collectifs et associations se sont rassemblés aux abords du tribunal pour soutenir les prévenus. Car les enjeux sont considérables. EDF poursuit l’ONG au budget annuel de 30 millions d’euros, estimant le préjudice financier subi (pertes économiques liées à l’arrêt du chantier et versement des salaires pendant le blocage) à plus de 430 000 €, réclamant en outre 500 000 € au titre du dommage moral et 30 000 € de frais de justice.

« C’est une manière de nous dissuader de recommencer »

« Aujourd’hui, on va se défendre face aux accusations d’EDF qui sont extravagantes, car EDF nous demande presque un million d’euros de dommages et intérêts divers et variés », a déclaré publiquement avant l’audience Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, qui faisait lui-même partie de l’équipe qui avait réussi à s’introduire sur le site de l’EPR. « On va essayer d’expliquer que c’est extravagant, que c’est une manière de nous dissuader de recommencer, a poursuivi le Valognais de naissance. Une manière de chercher à asphyxier économiquement une action qui ne fait que mener à bien sa mission de protection de l’environnement. »

« Il y a toujours une dimension politique dans ces procès là »

Il estime également, l’action ayant été conduite juste avant le 1er tour de la Présidentielle et peu après qu’Emmanuel Macron a prôné la relance du programme nucléaire, qu’« il y a toujours une dimension politique dans ces procès-là ». Tous ces arguments ont été développés à l’audience, où les prévenus ont été scindés en deux groupes. D’une part, les sept qui ont réussi à franchir l’enceinte avant d’être interpellés. De l’autre, les huit qui s’étaient enchaînés pour perturber l’entrée principale du chantier.

Aucun n’a dévoilé les moyens mis en œuvre, les préparatifs, les modalités de l’action devant une cour qui s’est appliquée à démêler les responsabilités, particulièrement concernant Greenpeace France, poursuivie notamment pour incitation à enfreindre la loi.

« Dissuader Greenpeace de continuer »

Thibault de Montbrial, avocat de la partie civile, a mis en avant la répétition de telles incursions dans le périmètre de centrales nucléaires en France, « cela montre que jusqu’à présent les décisions rendues n’ont eu aucun effet sur un choix déterminé, conscient, pesé de l’association Greenpeace », pointé onze dossiers jugés depuis 2003, évoqué une « opération commando », demandant que la cour « condamne Greenpeace sur tous les plans pour la dissuader de continuer ».

Son vis-à-vis, Marie Dozé, a plaidé la relaxe.

Pour les huit militants restés à l’extérieur du site, le procureur a réclamé des peines de 500 € d’amende et l’interdiction de séjourner à Flamanville pendant un an ; deux ans pour les sept autres et 800 € d’amende, 1 000 € à un récidiviste. La décision sera rendue le 15 mai 2024.

Source : Ouest France

 

Pour les huit militants restés à l’extérieur du site, le procureur a réclamé des peines de 500 € d’amende et l’interdiction de séjourner à Flamanville pendant un an ; deux ans pour les sept autres et 800 € d’amende, 1 000 € à un récidiviste. La décision sera rendue le 15 mai 2024.