Skip to main content

« Barbouzeries » autour du PSG : nouvelle mise en examen d’un policier

By 7 juin 2024juin 19th, 2024Actualités
PSG

@Pexels

Selon les informations du « Monde », un policier de la direction régionale de la police judiciaire a été mis en examen, en mars, pour notamment « corruption passive », dans le volet relatif à l’ex-directeur de la communication du Paris-Saint-Germain, Jean-Martial Ribes.

Nouveau développement dans l’affaire dite des « barbouzeries » autour du Paris-Saint-Germain (PSG) et de son président qatari Nasser Al-Khelaïfi. Selon nos informations, un policier de la direction régionale de la police judiciaire (DPJ), Frédéric P., a été mis en examen, en mars, pour « corruption passive par personne dépositaire de l’autorité publique », « détournement de la finalité d’un fichier » et « violation du secret professionnel ».

Cette nouvelle mise en cause, confirmée au Monde par le parquet de Paris, intervient dans le volet relatif à l’ex-directeur de la communication du PSG (2017-2022) Jean-Martial Ribes, luimême mis en examen à l’automne 2023 pour notamment « corruption et trafic d’influence » dans cette affaire d’espionnage à tiroirs. M. Ribes a eu des contacts étroits avec plusieurs policiers du RAID, l’unité d’intervention spécialisée de la police nationale, ainsi que de la brigade de répression du banditisme (BRB), de la DPJ de la préfecture de police de Paris et de la police aux frontières (PAF)
d’Orly.

Des places VIP et des réductions

Parmi ces policiers, Frédéric P., qui a reçu de M. Ribes, jusqu’en 2021, des places au Parc des Princes – les jours où le stade était moins rempli et parfois « au carré » VIP, selon le communicant – pour lui et des membres de sa famille ou des collègues, ainsi que des petits cadeaux, comme des réductions sur l’achat de produits PSG. Frédéric P. est intervenu avec succès en faveur de M. Ribes pour amortir la sanction infligée à l’ancien directeur de la communication, coupable d’une infraction routière. « Je lui avais demandé son aide pour diminuer le nombre de points [retirés du permis de conduire], a admis ce dernier en garde à vue. C’est une erreur de ma part. Je suis fautif. » Frédéric P. a, par ailleurs, consulté des fichiers de police et effectué des recherches (immatriculations, consultation du solde de points) au profit de M. Ribes. En 2019, il est intervenu auprès d’un commissariat pour accélérer les démarches de naturalisation de l’épouse de M. Ribes, la police étant censée constater la communauté de vie du couple. Contactée, l’avocate de Frédéric P., Me Pauline Ragot, n’a pas encore donné suite.

Un match entre policiers au Parc des Princes

En garde à vue, M. Ribes a confié avoir « un jour » organisé « un match au Parc [des Princes] avant que l’on change la pelouse » avec des policiers. « Il y avait 300 participants », a expliqué M. Ribes aux enquêteurs, alors que Frédéric P. lui avait expliqué que le « rêve » de ses collègues « était de jouer au Parc » dans le cadre du trophée de la Préfecture de police. « M. Ribes a participé à toutes ces actions, dans le cadre de ses fonctions, sans jamais rechercher la moindre contrepartie ou tirer avantage de quoi que ce soit », assurait en janvier au Monde son avocat, Romain Vanni, pour qui « il ne faut pas confondre ce type de cadeau tout à fait courant dans le marketing des marques avec un pacte de corruption ». « Par ailleurs, M. Ribes n’est pas concerné par ce qu’on appelle les barbouzeries autour du PSG », avait-il ajouté. Dans ce dossier judiciaire, plusieurs policiers ont été mis en examen, ainsi que l’ex-agent antiterroriste et ancien « référent supporteurs du PSG », Malik Nait-Liman, et le lobbyiste franco-algérien Tayeb Benabderrahmane.

M. Ribes est par ailleurs mis en examen pour « trafic d’influence actif » dans le cadre d’une information judiciaire distincte lancée, fin février 2024, par le parquet de Paris autour des conditions du transfert de l’attaquant brésilien Neymar, du FC Barcelone au PSG, en 2017. Cette enquête parallèle est menée pour « des faits susceptibles de recevoir la qualification de trafic d’influence actif et passif » en lien avec le transfert de Neymar au PSG, comme l’a confirmé le parquet de Paris.

Source : Le Monde, Rémi Dupré

 

Article de Ouest France également à ce sujet :

PSG. Nouvelle mise en examen d’un policier dans l’affaire dite des barbouzeries

Ce samedi, une source judiciaire a indiqué qu’un policier a été mis en examen en mars pour corruption passive dans l’affaire dite des barbouzeries autour du Paris Saint-Germain. Il aurait détourné la finalité d’un fichier et violer le secret professionnel.

Un policier a été mis en examen à Paris en mars pour corruption passive notamment, dans l’affaire dite « des barbouzeries » autour du club de football Paris Saint-Germain, a indiqué samedi une source judiciaire, confirmant une information du Monde. Frédéric P., qui exerce à la direction régionale de la police judiciaire, a été mis en examen en mars pour corruption passive par personne dépositaire de l’autorité publique, détournement de la finalité d’un fichier et violation du secret professionnel.

Une affaire instruite depuis septembre 2022

Le suspect, placé sous contrôle judiciaire, « réserve ses déclarations à l’autorité judiciaire », ont déclaré à l’AFP ses avocates, Mes Pauline Ragot et Lara Fatimi.

Cette mise en examen intervient dans le cadre d’une affaire à tiroirs instruite depuis septembre 2022 à Paris, où sont mis en examen Jean-Martial Ribes, exdirecteur de la communication du club ; Malik Nait-Liman, ancien référent supporters du club et ex-policier des services de renseignement ; des policiers et le lobbyiste franco-algérien Tayeb Benabderrahmane. L’enquête a débuté sur des soupçons de transmissions, notamment au PSG , d’informations confidentielles sur certaines personnes issues de fichiers de police. L’exploitation du téléphone de M. Ribes a mis en lumière des échanges avec des fonctionnaires de police, d’après un rapport de l’Inspection générale de la sécurité intérieure (IGSI) et de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) daté de septembre 2022 et dont l’AFP avait eu connaissance.

Le policier aurait bénéficié de places à des matchs et de tarifs réduits

Frédéric P. apparaît sous le nom de « Fred Stup » dans son répertoire. Les enquêteurs déduisent de leurs échanges que ce policier avait « effectué des recherches sur des fichiers professionnels (solde de points de permis de conduire, immatriculations) pour le compte de M. Ribes ». Le fonctionnaire a aussi « obtenu une indulgence pour une infraction commise par M. Ribes » et « était intervenu concernant la demande de naturalisation de son épouse », affirme le rapport. « Fred Stup » a lui « bénéficié de places à des matchs de football du PSG, ainsi que d’achats à tarif réduit à la boutique du club » , notent les enquêteurs. De son côté, Jean-Martial Ribes a été mis en examen à Paris en décembre pour corruption et trafic d’influence actifs, complicité et recel de détournement de la finalité d’un traitement de données à caractère personnel, usurpation de l’identité d’un tiers en vue de troubler sa tranquillité ou porter atteinte à son honneur et harcèlement moral en ligne. Il conteste ces accusations.

Source : Ouest France